«
Le pouvoir algérien récompense les officiers criminels
de la sale guerre »
Même
les symboles de l’Histoire ne sont pas épargnés
!
Ce
5 juillet, date hautement symbolique de l’indépendance,
a été souillé par la promotion au rang de général
du sinistre Mhenna Djebbar. Encore une insulte, à la mémoire
des hommes qui ont rendu possible le miracle du premier novembre ;
Encore une injure, à la mémoire des 250.000 victimes
de la sale guerre! Encore un outrage á l’Armée
Nationale Populaire de devoir désormais compter dans ces rangs
un autre odieux général qui s’était acharné
contre les Algériens à l’instar des Nezzar, Touati
et Lamari pour ne citer que les plus illustres! Cette promotion n’a
en fait rien de surprenant, elle ne fait que confirmer la logique
du pouvoir qui glorifie le bourreau de milliers d’Algériens
qui ont eu le malheur de tomber entre ses griffes.
En dépit de quinze années sanglantes, le mépris
voué aux citoyens qui assistent impuissants à la destruction
et au démantèlement systématique de la société
algérienne est criard et se traduit au quotidien par les ignobles
manigances, les gesticulations des plus sordides telles que la gratification
des criminels, La corruption effrénée de la classe politique,
la soumission des médias, la manipulation des masses, la rétribution
des médiocres et des incompétents, l’encouragement
du vice et de la perversion, l’avilissement de la justice, la
répression féroce de toute contestation, les luttes
claniques pour l’accaparement de la rente avec un partage inéquitable
des richesses… Cet acharnement sans limites qui vise à
désarticuler toutes les structures sociales, n’est que
le signe avéré de la volonté de ces imposteurs
de vouloir à tout prix pérenniser ce système
mafieux qui a conduit le pays à la catastrophe depuis 1962.
La farce démocratique de 1989, interrompue quelques années
plus tard par le putsch militaire de janvier 1992, a été
habilement améliorée, mais il n’en demeure pas
moins que cette pseudo démocratie sert de façade pour
légitimer toutes sortes d’abus. Pour preuve, il suffit
de constater le harcèlement permanent que subissent certains
journalistes, sans parler des représentants des droits de l’Homme
et des organisations qui revendiquent la vérité sur
les disparus (pour ne citer que ceux-là). Il suffit juste de
recenser l’ampleur des interdits qui pèsent sur certaines
formations politiques qui luttent pour un changement réel pour
mesurer la détermination des barons qui ont mis main basse
sur l’Algérie.
En
revanche quel changement espérer avec ce paysage politique
où se côtoient des partis satellites, domestiqués,
simples figurants (à l’image de l’UDR) qui ont
l’insolence d’afficher leur allégeance au DRS ?
Il est vain et insensé d’espérer qu’un quelconque
changement puisse venir de cette classe politique sclérosée
et désuète, enfermée sur sa logique vassale.
En réalité, seule une force populaire unifiée
renversera ce régime criminel ! C’est par la prise de
conscience de sa foi, de sa volonté, de ses capacités
que le peuple algérien mettra fin à l’injustice,
chassera les tortionnaires, ces géniteurs de terrorisme, ces
gangsters qui prennent en otage tout un peuple par le biais du cabinet
noir dirigé par des usurpateurs, à leur tête Larbi
Belkheir, ses camarades DAF et leurs sbires.
On ne peut que s’interroger sur les raisons qui poussent le
pouvoir a multiplié les compromissions et concessions, allant
jusqu’à hypothéquer les richesses du sous sol
et brader la souveraineté nationale pourtant chèrement
acquise par le sacrifice d’un million et demi de martyrs. Que
signifie cette ouverture économique ? Pourquoi cette volonté
d’attirer les investissements étrangers alors qu’aucune
réforme économique sérieuse n’ait été
engagée ?
En réalité, il ne s’agit que d’une superposition
de rôles ; A la force de l’arme s’est substituée
la puissance financière. Les mêmes vieux et indéboulonnables
acteurs se sont arrogés de nouveaux rôles, comme par
exemple le général Mohamed Lamari qui par dessus son
costume de militaire a enfilé le costume du businessman, gardant
ainsi comme la plupart de ses pairs, un œil rivé sur l’armée
et l’autre sur les affaires.
Les nouveaux travestis cherchent à s’offrir ainsi un
habit de respectabilité sur la scène politique internationale
dominée par le libéralisme sauvage. En jouant sur le
double tableau militaire et économique, les supplétifs
de l’armée coloniale ne retrouvent que leurs réflexes
du passé. Plaire au maîtres du monde et écraser
leurs propres administrés.
Ces manigances ont également pour objectif d’entraver
toutes avancées de la Justice et de la Démocratie et
d’aggraver le chaos social compte tenu de l’inadaptation
flagrante non seulement de toutes les structures socio-économiques
mais également l’impréparation du peuple algérien
à une telle ouverture. Même si elle est connue, il importe
de souligner la véritable motivation:
Passés maîtres dans les techniques de corruptions, ces
barons de la décennie rouge usent de l’ouverture économique
et de l’investissement étranger, comme gage à
leur impunité. Ces alliances conjoncturelles et ces gesticulations
ne sont que des manœuvres dilatoires destinées à
échapper à la justice, et de s’offrir au prix
fort une nouvelle virginité qui leur garantirait l’impunité
pour les crimes dont ils sont coupables, depuis et avant l’Indépendance.
Pour ces criminels la seule règle qui leur importe est de sauver
leur peau au détriment du peuple et de sa glorieuse histoire
quitte à pérenniser un système honni et à
bafouer les valeurs immuables de la nation algérienne. Ce discours
par lequel ils prônent la réconciliation qui n’est
basée sur aucun fondement juridique préalable, est des
plus cynique, jouant d’une main sur les revendications des frondeurs,
de l’humanité d’un peuple épuisé,
tout en actionnant simultanément de l’autre main, la
machine de mort: répression, enlèvements, tortures,
asservissement de la presse, atteintes aux droits élémentaires
des citoyens, etc. Parmi la multitude de preuves irréfutables
sur cette politique à double vitesse, il est utile de citer
au moins les deux cas flagrants que sont: le maintien en vigueur
de l’état d’urgence décrété
en février 1992 et la justice qui toujours en quête de
son indépendance continue d’être subordonnée
à l’état policier.
Deux faits récents illustrent les plus grotesques impostures
de cette junte militaire:
1-L’une des parodies les plus caricaturales est bien le procès
de Amari Saïfi alias Abderazak El para: cet émir du GSPC
a été condamné par contumace alors qu’il
est détenu dans un centre du DRS à Ben Aknoun. Pourquoi
n’a t-il pas comparu à l’audience lors de son jugement?
A-t-on eu peur de son témoignage ? A-t-il eu besoin de plus
de temps pour apprendre par cœur la leçon à réciter
lors de sa prochaine comparution ou du prochain show médiatisé
? Il est vrai que son rôle est quelque peu complexe: glorifier
la mission du DRS et taxer s’il le faut beaucoup d’algériens
de dangereux terroristes islamistes pour plaire aux puissances occidentales
dominantes. L’autre hypothèse est celle de sa très
probable liquidation vu qu’il constitue un témoin gênant
qui menaçait l’édifice du DRS par ses révélations
? Une chose est certaine, les téléspectateurs qui ont
suivi le reportage de sa captivité au Tchad, restent dubitatifs
sur les capacités du « fils de Blanchette » à
kidnapper une trentaine de touristes européens, à tenir
tête aux forces spéciales multinationales en plein Sahara
pendant près de six mois, et à négocier une forte
rançon avec l’état allemand ! L’extravagance
de la mise en scène est telle que le mystère qui entoure
cette affaire demeure persistant pour le commun des citoyens, mais
nous reviendrons prochainement avec un dossier détaillé
sur cette énigmatique affaire et ses répercussions sur
la région du Sahel. Affaire qui rajoute non pas à la
confusion mais au grotesque de la manipulation d’un tel personnage: quelques temps avant sa capture par le mouvement rebelle tchadien
(MDJT), sa mort avait déjà été annoncée
(il aurait selon la presse glissé dans un ravin). Bref l’opinion
retiendra que le para a été jugé sur la base
des PV du DRS, piétinant ainsi le droit sans qu’aucun
juge ne s’en offusque !
2- Le procès de l’ex wali Bachir Frik traîne avec
lui ses relents de règlement de compte en haut lieu et constitue
une démonstration de mise en garde destinée à
ceux qui oseraient dénoncer les dépassements ou envisageraient
de contrarier les desseins des seigneurs du régime sanguinaire.
Dans cette affaire, l’incarcération du l’ex wali
d’Oran a servi d’exemple et de signal à tous ceux
qui voudraient recourir à la justice. Pour avoir dénoncer
les appétits voraces du général Kamel Abderahmane
et de son subordonné de l’époque le commandant
Aïssa Talbi Alias Ramzi et leur implication directe dans un vaste
trafic de drogue, l’ex Wali a écopé de huit ans
de prison. Ce général, le Pablo Escobar algérien,
ex chef de la DCSA – Direction Centrale de la Sécurité
de l’Armée - et membre influent du cercle très
fermé de la mafia qui dirige l’Algérie, n’a
même pas eu affaire à la justice. Qui peut ou pourrait
l’inquiéter, lui le baron de la drogue qui jouit de l’impunité
absolue grâce à son amitié avec le chef du DRS,
alors que la drogue a inondé les rues de nos villes, n’épargnant
ni les établissements scolaires, ni les hôpitaux, ni
les casernes?
Il est certain que tous les walis ne sont pas blancs comme neige mais
s’en prendre à Frik avec un tel acharnement laisse perplexe
puisque les faits qui lui sont reprochés ne représentent
qu’une part infime par rapport aux malversations et autres faits
graves commis par ses confrères qui eux, bénéficient
de la protection des parrains du cabinet noir. Ce ne sont pas les
exemples qui manquent tant la rapine et la corruption sont érigées
en mode de gestion. Si de telles pratiques sont courantes c’est
bien la faute aux harkis qui continuent de poursuivre leur œuvre
de destruction en minant le développement et en cherchant à
avilir les Algériens.
Les huit années de réclusion écopées par
l’ex wali peuvent être interprétées comme
un avertissement à tout ceux qui, quelque soit leur rang ou
leur fonction n’ont pas encore compris où se trouve le
centre du pouvoir. Qui osera à l’avenir dénoncer
les Larbi Belkheir, Smain Lamari, Médiène Mohamed et
consorts ?
Tant que les criminels occupent des postes névralgiques dans
la hiérarchie militaire, le combat continuera et ne cessera
qu’au moment de la comparution de tous les responsables de cette
tragédie qui a coûté à l’Algérie
plus de 250.000 victimes.
Sur la liste des officiers génocidaires: Mhenna Djebbar, promu
général le 05 juillet 2005, occupe une place de choix
! Qui est ce sinistre individu au comportement de voyous qui a causé
tant de malheurs et endeuillé des milliers de familles ?
De 1982 à 1986, il a été responsable de la prévention
économique à Blida (1ere RM), avant d’être
muté à Tamanrasset (6eme RM) puis à Ouargla (4eme
RM) en tant que chef du CRI (centre de recherche et d’investigation).
Djebbar qui était capitaine doit son ascension fulgurante au
retour de Smain Lamari aux affaires en 1990, qui lui confiera en 1991
le CRI de Blida (1ere RM), plus connu sous l’appellation centre
administratif Djeridel Mohamed, devenu le fameux « CTRI de Blida
» après le putsch de janvier 1992.
Mhenna Djebbar s’est illustré comme théoricien
de la mort et fin praticien de la torture ; qui au nom de la lutte
contre « l’intégrisme islamiste » est directement
responsable de la mort de plusieurs milliers d’Algériens.
Ceux qui avaient le malheur d’être envoyés au CTRI
de Blida n’avaient aucune chance de ressortir vivant. Des femmes
et même des gosses furent torturés sauvagement et exécutés
sous ses ordres dans cet horrible centre de la mort.
Personnage dépourvu de tout sens moral, assoiffé de
pouvoir, il inculqua à ses hommes cette insensibilité,
qui faisait d’eux des robots sans pitié, capables de
tuer et massacrer sans état d’âme. Les éléments
sous son autorité se comportaient comme des monstres barbares.
La dérive était facilitée par les conditions
du moment, pourrissement de la situation politique et sociale depuis
1989, absence manifeste de l’Etat, émergence du radicalisme,
qui fut encouragé puisque le recrutement des intégristes
radicaux s’opérait auprès des délinquants,
pour la plupart des repris de justice attirés par l’islamisme
à la sauce DRS avec son lot d’affaires juteuses (trafic
de drogue, d’armes, de véhicules volés, …)
Mhenna Djebbar ira jusqu'à considérer comme ennemi tout
individu qui ne partageait pas sa perception des choses ou qui ne
se soumettait pas à ses caprices ou à sa volonté,
s'autorisant à tuer n'importe qui au nom du but à atteindre.
Il a ainsi institutionnalisé le « terrorisme par procuration
» et le « permis de tuer », comme nous le verrons
plus loin.
La manipulation politique par la violence dont le degré était
modulé selon les seuls intérêts de la caste au
pouvoir. Les paramètres sont régulés selon leurs
ambitions: organisation d’élections, adoption de lois,
justification de dérives et des atteintes aux libertés,
désignation d’un fidèle serviteur à une
fonction, ou mise à l’écart d’un «
poulain » pour absence de zèle ou indocilité…
L’une de leurs spécialités se présente
comme un système tripartite de la manipulation de la terreur
articulée autour de la confusion des données. Leur logique
consiste à plonger la population dans la psychose de la terreur,
puis à travers un battage médiatique de désigner
les islamistes comme responsables, ce qui les autorise en troisième
lieu à justifier la nécessité de l’intervention
des forces de sécurité. C’est cette stratégie
meurtrière qui a permis aux généraux d’obtenir
l’assentiment d’une partie de la population et de la communauté
internationale, moins regardante lorsqu’il s’agit de crimes
perpétrés contre des « terroristes musulmans »
!
A partir de Blida, Mhenna Djebbar a noué des contacts solides
avec les notables et dignitaires de la Wilaya de Tizi-Ouzou, plus
particulièrement les commerçants et les Industriels.
Rien de plus aisé dans la mesure où la wilaya de Tizi-Ouzou
dépend du CTRI de Blida où il dispose du Bureau dit
Sous-CTRI avec à sa tête le Commandant Rachid. Ce dernier,
passé colonel au début des années 2000, fut assassiné
dans des circonstances énigmatiques à Tizi Ouzou en
2003 par une femme médecin. Le procès s’était
tenu à huis clos et la femme fut condamnée à
une légère peine par le tribunal militaire alors même
qu’il a été clairement établi qu’il
s’agissait bien d’un meurtre avec préméditation.
Ses relations dans la région lui ont permis aussi de tisser
un réseau de correspondants lui permettant l’implantation
des maquis « islamistes », puis leur neutralisation par
une force « contre insurrectionnelle » composée
de GLD (Groupes de Légitime Défense) et de patriotes
qu’il prenait soin d’armer et d’instruire. Etant
en possession de renseignements sur la localisation et les mouvements
des uns et des autres, il pouvait diriger les opérations de
sa sale guerre à partir de son bureau ou de l’hôtel
« Palace », son lieu de fréquentation préféré.
Mhenna Djebbar a aussi entretenu des contacts avec les personnes aisées
de la wilaya de Blida qui le sollicitaient, pour des interventions
au niveau des administrations à savoir le Service des Impôts,
Police, justice, wilaya, douanes, etc…. Tous ces services s’opéraient
bien évidemment avec des contreparties financières.
Rien ne pouvait assouvir son appétit vorace pour le gain malicieux
et facile tel que le rançonnement. Bien au contraire, il le
perfectionnera même tout au long de la décennie rouge
et l’inculquera à ses éléments qui l’incluaient
à l’heure du partage de l’argent et des bijoux
dérobés lors des perquisitions effectuées aux
domiciles des suspects.
Parmi les relations de Mhenna Djebbar qui ont jouées un rôle
non négligeable dans la campagne de terreur, figurent entre
autres Zeghaimi Tayeb, propriétaire d’une semoulerie
à Blida, Stasaid Mohamed alias « Zaim» et les Frères
Sidi El Kebir Mohamed et Nourreddine tous propriétaires d’une
usine de Boissons gazeuses.
Mhenna Djebbar entretenait également une relation étroite
avec un certain Khelifati, un entrepreneur qui fut incarcéré
au part avant à la prison Militaire de Blida pour trafic, faux
et usage de faux de documents militaires (cartes de sursis, carte
de reforme etc…).
Fort du soutien du chef du CTRI, ce trafiquant notoirement connu à
Blida sera intégré dans ses réseaux à
Blida. La seule exigence de Mhenna Djebbar était le versement
de sommes colossales en devises et l’organisation de soirées
très arrosées en galantes compagnies ; procédé
désormais classique que le chef du CTRI emploiera tout au long
de sa carrière. L’« intouchable » Khelifati
a grandement contribué à asseoir la notoriété
de Djebbar au niveau de la région, surtout que ce dernier avait
le droit de vie ou de mort sur tous ceux qui étaient considérés
comme suspects intégristes ou catalogués « anti-pouvoir
».
Les relations forgées au niveau de cette ville vont lui servir
de prête-noms lors d’achat de biens immobiliers en Espagne.
En outre c’est à travers les réseaux d’entrepreneurs
plus que douteux que le colonel Djebbar s’est fait construire
une somptueuse villa à Chéraga, villa financée
par l’argent du racket et la collecte de « dons »
provenant du business des armes vendus aux citoyens qui voulaient
assurer leur autodéfense contre d’éventuels actes
« terroristes ». En effet l’officier du DRS Djebbar
Mhenna remettait des armes de poing à toutes ses relations
qui s’acquittaient cash de cet « impôt » ou
qui prenaient en charge ses dépenses à l’occasion
de ses séjours annuels en France.
Les réseaux constitués par Mhenna Djebbar répondaient
à une structure des bandes criminelles organisées. D’un
côté des intégristes des GIA (armés et
ravitaillés par le CTRI de Blida qui leur fixait les cibles)
et de l’autre des cellules de soutien chargées du racket
et du financement comme en témoigne le cas de Stasaid Mohamed
alias “Zaim”. Ce dernier sera par la suite récompensé
par le DRS qui le propulsera au poste de député du RND
alors qu’il n’avait jamais fait de politique auparavant
; la même récompense sera attribuée au maire de
Boufarik ainsi qu’à beaucoup de serviteurs zélés
du DRS.
Lorsque le nommé Ounes Salem, un cheikh repenti du GIA originaire
du Douar de Bouarfa avait cité Stasaid Mohamed comme étant
le financier du GIA de ladite localité (le terroriste Bensidoum
Mohamed était à cette époque l’émir
du GIA, groupe urbain de Blida), Djebbar Mehena a tout fait pour éviter
l’arrestation de son protégé et sa confrontation
avec ledit repenti. Devant ces graves révélations qui
avaient mis en péril le rôle de son agent, le chef du
CTRI avait sommé Ounés Salem de rien ne divulguer de
cette affaire s’il tenait à sa vie.
Ce Stasaid Mohamed, qui a fait fortune pendant cette période
sanglante, est lui même entré dans la « caste des
intouchables », aussi bien à Blida qu’à
Alger ; il a réussi à nouer des relations privilégiées
avec le Wali de Blida Melizi Tahar dont il s’est devenu l’ami.
Ce wali, qui doit sa carrière au DRS est en relation d’affaire
avec le chef du CTRI de Blida, et tout ceux qui ont souhaité
acquérir un lot de terrain ou une quelconque facilité
administrative devaient obligatoirement transiter par Djebbar ou ses
relais et surtout sans oublier de verser le pot de vin. C’était
la « dîme » en vigueur imposée dans la région
par le nouveau maître de Blida qui instauré la formule: « votre liberté en échange de ma protection
» en d’autres termes: « la bourse ou la vie ».
Le chef du CTRI a su se montrer généreux avec ses amis.
Au lieu d’attribuer les armes de l’autodéfense
aux villageois des zones rurales menacés par le GIA, Djebbar
Mehena a préféré constituer un groupe de patriotes
avec une trentaine de personnes ; dont le Chef fut le nommé
Hamoudi Mohamed, un ex-gendarme ; qui sera armé et payé
par l’armée non pas pour protéger la population
mais la semoulerie de son ami Zeghaimi Tayeb, située dans un
endroit isolé au niveau de la commune de Ain Kebir !
Comme Zeghaimi Tayeb avait des contacts d’affaires avec des
firmes italiennes spécialisées dans les pâtes
et qu’il recevait périodiquement les visites des ingénieurs
italiens chargés de la maintenance de son usine, le colonel
Djebbar s’est chargé d’assurer la protection des
italiens durant leur séjour à Blida en mettant à
la disposition de son ami deux équipes du CTRI. Cette prise
en charge débute à partir du moment de leur arrivée
à l’aéroport Houari Boumediene jusqu’à
la fin de leur mission. Il s’agissait là d’une
« protection privée » payée par les deniers
de l’Etat, alors qu’à la même période
les pauvres civils se faisaient massacrer quotidiennement par les
terroristes qui pullulaient dans la région de la Mitidja. En
somme, le colonel Djebbar a monté au frais de l’Algérie,
la première société privée de sécurité
avec pour slogan publicitaire: « celui qui est riche et qui
accepte de payer, ne sera jamais inquiété par les Groupes
du GIA ! ».
La même stratégie fut appliquée à d’autres
industriels notamment à un certain Islam et à la famille
Hamoudi, deux autres propriétaires de biscuiterie de la commune
de Baba Ali et d’Alger. Tous furent plus ou moins forcés
de payer tant que les terroristes du GIA redoublaient de férocité
(destructions, saccages, incendies, menaces, assassinats, etc…)
contre les industriels sans défense ou ceux qui ne pouvait
s’offrir une protection.
D’ailleurs dans le chapitre des groupes de soutien au GIA téléguidés
par le CTRI de Blida, les exemples ne manquent pas. Citons encore
le cas des frères Sidi El Kebir, Mohamed et Nourreddine, qui
finançaient l’émir du GIA de Blida le nommé
El Hachemi Badrani. Or il faut relever que durant la campagne électorale
pour les présidentielles de 1999, les citoyens ont eu la surprise
de remarquer la visite de Bouteflika à leur domicile et comble
de la stupéfaction, un méchoui avait même été
organisé en son honneur.
Comment des « financiers du terrorisme sanguinaire » pouvaient
du jour au lendemain se reconvertir en de fervents supporters du candidat
du pouvoir ? La réponse est pourtant très simple. D’un
coté le candidat du pouvoir n’est en fait que le candidat
de l’Armée et en particulier des décideurs, et
de l’autre le GIA n’étant par essence qu’une
création du DRS. C’est le colonel Djebbar en personne
qui avait soutenu l’adhésion des frères Sidi El
Kebir au comité de soutien pour Bouteflika à Blida.
De plus l’épouse du commandant Chawki, originaire de
Tlemcen, travaillait comme secrétaire particulière dans
l’usine des Sidi El Kebir.
Des preuves irréfragables, notamment des témoignages
formels et des procès verbaux d’écoutes téléphoniques,
attestent de l’existence des liens étroits entre les
émirs qui écument la Mitidja et leurs financiers qui
ne sont autres que des relations intimes du chef du CTRI de Blida.
L’objectif unique et commun à ces deux factions fut d’encourager
le meurtre, de répandre la terreur pour faire fructifier leurs
revenus et prospérer leurs affaires, en particulier dans le
foncier et l’immobilier. Pris en otage, par complaisance ou
par crainte de représailles des « terroristes »,
le citoyen ne pouvait que subir la loi de l’omerta.
Le comble pour un corps dit « d’élite » est
qu’il soit dirigé par des mafieux qui n’ont rien
à envier aux narcotrafiquants ou aux proxénètes.
Le palmarès du colonel Djebbar, comme celui de ses prédécesseurs
à la tête de la DCSA (Direction Centrale de la Sécurité
de l’Armée) Kamel Abderahmane ou le sinistre général
Tartag Atmane alias Bachir, est des plus étoffé. Il
est impossible d’énumérer ici le nombre des massacres
d’innocents, de torture, d’extorsion de bien, de racket,
de chantage. Il ne faut certes pas oublier son implication directe
dans l’assassinat des moines de Tibehirine (cette affaire a
déjà fait l’objet d’un article paru sur
le site du MAOL) et celle dans la création de l’OJAL
(Organisation des Jeunes Algériens Libres). L’OJAL qui
fut une structure paramilitaire secrète chargée des
exécutions sommaires de suspects, des liquidations extra judiciaires,
d’opposants politiques et de l’élimination des
témoins gênants. A cet effet il est utile de préciser
que Djebbar Mehena a toujours sollicité et obtenu l’aval
de sa hiérarchie pour accomplir cette sale besogne. C’est
par conséquent en toute connaissance de cause que le général
Smain Lamari lui a accordé le feu vert pour accomplir ce terrible
génocide. Le chef du CTRI avait lancé alors en toute
quiétude, ses hordes (droguées en permanence pour plus
d’efficacité et sans soucis de remords) á l’assaut
des « fiefs islamistes ». L’OJAL n’avait sévi
qu’au niveau du territoire de compétence du chef du CTRI
(Mitidja, Médéa, Algérois, Kabylie…), il
n’y a nul trace ailleurs de cette éphémère
organisation écran du DRS.
Avant le déclenchement de ces expéditions punitives,
le colonel Djebbar poussait le cynisme jusqu’à recommander
au chef de la gendarmerie de Blida, le commandant Abdaoui Abdelhafid,
de ne pas récupérer les cadavres tôt le matin
afin que les citoyens puissent lire les messages de terreur laissés
sur le corps des victimes. Cette méthode de conditionnement
par la terreur fut un moyen efficace pour domestiquer la population
et la forcer à la soumission. Cet acharnement avait un impact
sur les jeunes islamistes, qui acculés, se sont précipités
vers les maquis et sont ainsi tombés dans le piège tendu
par les chefs du DRS et les harkis qui dirigent le pays.
Le CTRI de Blida avait tout au long de la sale guerre, approvisionné
les maquis intégristes en armement, munitions, et équipements
(jumelles, boussoles, talkies-walkies,…) qu’ils soient
du GIA ou de l’AIS. Cette dernière organisation fut immédiatement
infiltrée, ce qui incita le général Lamari à
planifier la « guerre » GIA-AIS-Patriotes afin que les
Algériens s’entretuent sans réaliser qu’ils
étaient manipulés par un pôle unique à
savoir le DRS. Le CTRI s’est occupé aussi de la prise
en charge sanitaire des éléments blessés aux
combats. La plupart des émirs de l’AIS comme Kertali
Mustapha, son adjoint Gacemi Ahmed alias Yahia Guermouh, ou du GIA
comme Saidi Sofiane, émir du GIA de la localité de Bouarfa,
ou son adjoint Abdallah Mohamed, ont tous transités par le
centre de Blida. C’est d’ailleurs ces deux derniers qui
ont procédés à l’enlèvement de feu
Mohamed Bouslimani en 1993. Et comme par hasard, l’OJAL et le
GIA ont tour à tour revendiqué l’enlèvement
et l’exécution de l’ex numéro 2 d’El
Islah oua el Irchad. Il est inutile de souligner que les commanditaires
de son assassinat ne sont autres que Smain Lamari et son exécutant
Mhenna Djebbar.
Comment donc ne pas parler de génocide lorsque l’on évoque
les opérations de « nettoyage ethnique » perpétrées
par les miliciens contre la population des Beni Yagoub à Boufarik,
qui a été dans son ensemble identifiée comme
« terroriste » ? Sellami Toufik (alias le rouget), chef
de la milice de Boufarik, recruté directement par le chef du
CTRI a obtenu carte blanche pour arrêter, torturer et exécuter
toute personne issue de cette tribu que ce soit à Benchaabane,
à Sidi Moussa, à Bougara ou à Tablat. Profitant
du déferlement de la violence, les miliciens ne s’étaient
pas privés pour délester les victimes de leurs terres,
de s’emparer de leur biens et de les tyranniser afin d’accélérer
l’exode dans les milieux ruraux. La notion de butin de guerre
avait pris tout son sens après une expédition punitive
(pillage, viols,…), les jeunes captives qui avaient pu échapper
à la mort ont souvent été astreintes à
la prostitution sous le contrôle bienveillant de souteneurs,
qui n’étaient autres que les comparses du chef du CTRI.
Les populations qui vivaient dans les hameaux de la Mitidja forcées
à l’exode en abandonnant terres et biens, ont payé
au prix fort leur choix électoral qui déplaisait aux
« généraux démocrates ». La cruauté
et le sadisme des putschistes étaient tels qu’ils n’hésitaient
pas à organiser des shows médiatiques, grossièrement
servis à une presse complaisante et aux relais de la propagande
au pouvoir. Comme le montre l’opération menée
par les forces de l’ANP contre les « maquis de Oued Allel
», alors qu’en vérité le général
Fodhil Chérif n’avait attaqué qu’un village
fantôme et n’avait fait que détruire des hameaux
désertés par leur population puisque celles-ci avaient
fui les lieux sous l’excès de persécution des
milices et l’enfer imposé par les escadrons de la mort
et autres groupuscules terroristes agissants pour le compte du DRS.
La technique du chantage et de la compromission est une arme redoutable.
Ne dit on pas que celui qui possède les renseignements possède
le pouvoir ? Avec un service omnipotent et des moyens considérables,
surfant sur la vague de la peur, la « folie terroriste »
aidant, Djebbar eut la lumineuse idée d’étendre
l’exercice du chantage aux personnes fortunées.
Avec la complicité de son lieutenant Allouache Hafid (devenu
officier supérieur depuis et qui n’est autre que le beau
frère du général major Laalali Rachid alias Attafi),
il lui suffisait d’ajouter les noms de ses « proies »
sur les listes des personnes ciblées, récupérées
auprès des terroristes arrêtés, puis de les appeler
pour les informer que des attentats sont en cours de préparation
contre leurs usines ou leurs commerces et qu’il est le seul
capable d’assurer la protection de leur bien. A travers une
prévenance habilement entretenue, un véritable racket
fut instauré et qui prospèrera durant toute une décennie
car les victimes n’avait d’alternatives qu’entre
une protection du GIA ou celle du CTRI, et donc devait payer quelque
soit le cas de figure.
En contre partie Djebbar a su se montrer généreux en
autorisant les magouilles de ses amis (importation de produits prohibés,
avantages fiscaux, fraudes de toute nature, …). Cette politique
du « donnant-donnant » et tous les avantages illégaux
qu’elle procure, a permis aux chefs militaires d’obtenir
l’assurance que personne ne pouvait remettre en cause cette
rente bénie et à leur instar, leurs affidés faisaient
leur beurre. N’est ce pas durant la décennie rouge que
le nombre de milliardaires a miraculeusement explosé en Algérie
?
Le cas concret de Abdelatif Chérif, ex sous officier de l’ANP
originaire de Tébessa, propriétaire du luxueux hôtel
« Palace » de Blida renseigne clairement sur les méthodes
mafieuses qui avaient prévalues en cette période du
règne de la « terreur intégriste ».
Le « Palace » qui est connu à Blida comme un haut
lieu de prostitution et de commerce illégal (bar, discothèque,
trafic de stupéfiants,…) était assidûment
fréquenté par Djebbar, et par la nomenklatura militaire.
Jouant de la menace de fermeture de ce lieu de débauche, le
chef du CTRI s’était assuré la totale soumission
du propriétaire du « Palace » avec en prime le
versement de sommes d’argents, les soirées « gratuites
» avec whisky, repas et filles compris. Ceci pour la première
étape.
Pour entretenir la pression, Djebbar n’hésitait pas à
inventer des mises en scène, notamment des « actions
intégristes » contre l’hôtel le plus huppé
de Blida, une tentative d’incendie par ci, une tentative d’attentat
par là. De temps en temps lors d’arrestations de suspects,
le chef du CTRI ne manquait pas d’appeler son « pigeon
» au téléphone, pour l’inviter à
venir constater de visu des détenus menottes aux poignets et
yeux bandés, présentés comme les terroristes
qui voulaient s’en prendre à son établissement.
Il n’a de cesse de lui rabâcher le refrain: “Tu
vois Monsieur Chérif, ces gens là voulaient t’assassiner
et on les a arrêté avant leur passage à l’acte.
Tu vois comme on te protège toujours!”. Ceci pour l’acte
2.
Le propriétaire du « Palace » ignorait évidemment
qu’il a été témoin d’une manœuvre
dont le but est de raviver sa peur, de maintenir sur lui la pression
par la menace terroriste et indirectement l’obliger ainsi à
payer son souteneur. Il est vrai que durant la décennie rouge,
l’alcool coulait à flot au « Palace », pourtant
cet établissement a été épargné
alors que de simples revendeurs d’alcool furent exécutés
par les terroristes.
Pour expliquer un tel miracle, il suffisait juste de savoir que la
protection du « Palace » était assurée par
le groupe du « terroriste de service » Rahmani Fouad,
intégriste notoirement connu à la cité Benboulaid.
Par étapes successives, Abdelatif Chérif était
devenu un inséparable du chef du CTRI, jusqu’à
en devenir son associé dans nombres d’affaires, notamment
l’acquisition de biens immobiliers à l’étranger,
en Espagne surtout. Le dernier volet de cette réalité
scabreuse est qu’aujourd’hui Abdelatif Chérif est
un des nombreux prête-noms de Djebbar. C’est une des techniques
prisées par ces inqualifiables généraux pour
dissimuler leur fortune et l’ensemble de leurs biens en utilisant
une couverture, généralement le nom de l’épouse,
d’un parent ou d’un ami qu’on tient par le chantage
et qui n’a d’autres alternatives que de partager ses gains
et ses immenses revenus. Chacun trouvant son compte dans cette délinquance
financière de transferts des capitaux astronomiques, alors
que les Algériens dans leur grande majorité sont voués
inexorablement à la misère et à la précarité.
Voilà comment en terrorisant la population et ciblant les plus
riches, les paysans propriétaires terriens, le chef du CTRI
a bâti sa réputation de « défenseur de la
république » et s’est particulièrement mis
en vedette dans le cadre de la « lutte anti-terroriste ».
Une autre trouvaille du chef du CTRI fut de constituer des groupes
terroristes qui sous couvert d’infiltrer les maquis qui n’étaient
pas sous le contrôle du DRS (sic !) rançonnaient à
tour de bras les commerçants et les industriels de la région.
Comme les citoyens ignoraient que ces groupes agissaient sous la férule
des agents du DRS et se soumettaient à leur diktat (comme ce
fut le cas de Makhloufi Naceredine, bras droit d’Antar Zouabri
qui sévissait aux douars de Maassouma et Amroussa, commune
de Bouinen. Makhloufi Naceredine ne fut jamais inquiété
et bénéficia par la suite de la loi sur la rahma alors
qu’il avait même participé à plusieurs opérations
commanditées par le DRS: enlèvements de citoyens et
leurs exécutions au niveau de la cité Grit de Boufarik),
Le chef du CTRI laissait faire ce manège puis après
avoir réuni les preuves de leur soutien financier aux groupes
armés, il entrait en action en convoquant les « imprudents
».
Accusées d’aide et d’assistance aux groupes terroristes,
menacées d’être présentées à
la justice en période où les lois exceptionnelles étaient
en vigueur, presque toutes les victimes cédaient au chantage.
Prises dans cet engrenage de folie furieuse, affectées par
la psychose ambiante, soumises aux intimidations, ou attirées
par des avantages matériels, les proies de Djebbar devenaient
des instruments manipulables à volonté au service du
DRS et participaient malgré elles à cette furie. Ceux
qui ne se soumettaient pas, l’ont amèrement regretté
après une « descente nocturne du GIA ». Pour Djebbar
et ses complices il n’y avait rien de mieux que la terreur pour
faire taire les voix dissidentes et avoir les coudées franches.
Surfant sur la vague du terrorisme, les harkis et les imposteurs ne
pouvaient concevoir l’Algérie que comme leur propriété
exclusivement privée et ne se gênaient nullement de se
l’approprier en déployant toute leur imagination criminelle
pour parvenir à cette fin.
Les abus commis par les officiers du CTRI de Blida, appelé
sans exagération aucune, le Centre de la Mort, sont innombrables.
Tout individu qui refusait d’obéir à leurs injonctions,
prenait le risque de perdre sa vie. A titre d’exemple citons
le cas du jeune Taoueg Halim, arrêté à Blida sur
ordre de Djebbar. Issu dune riche famille de douar Guerrouaou, commune
de Soumaa, Taoueg Halim avait été arrêté
à son domicile par le service judiciaire avant d’être
transféré au CTRI pour y être détenu pendant
plusieurs jours, le temps de négocier une rançon pour
sa libération. Devant l’intransigeance du père,
il fut froidement abattu à l’aide d’un HK muni
d’un silencieux avant d’être jeté dans un
verger aux environs.
Le commandant Mami Ahmed dit Djamel (devenu colonel), chef du service
de la police judiciaire du CTRI a accusé à tord ce jeune
citoyen, lui collant l’étiquette de terroriste, alors
qu’en fait une affaire de mœurs opposait l’officier
du CTRI au jeune Halim Taoueg qui entretenait une relation intime
avec une certaine Hamida, une prostituée de l’hôtel
« Palace » travaillant pour le compte du commandant Mami
Ahmed. C’est hélas de cette manière que nombre
de contentieux ont trouvé leur épilogue au cours de
cette période de chaos propice aux règlements de compte.
L’histoire du Colonel Mami Ahmed alias Djamel, bras droit de
Mhenna Djebbar est bien plus macabre, originaire de Tenes ex- cadre
du BES/DRS en 92/93, informaticien de profil muté par la suite
au CTRI/Blida sous les ordres du colonel Djebbar, c’est à
partir de cette époque que cet officier devient un sanguinaire
au sens propre du mot.
Après avoir perdu un frère, officier de police, lors
d’un attentat terroriste à Chlef, il se portera volontaire
par esprit de vengeance, pour «éradiquer la vermine musulmane».
Une fois au CTRI, le commandant Djamel n’hésita à
commettre les crimes les plus horribles de l’histoire du service
avec le témoignage de ses collègues de travail qui ont
été en service en même temps que lui, notamment
au cours de la période allant de 1993 jusqu'à 1998.
Au mois d’avril 1993, cet officier sanguinaire se vantait d’avoir
commis l’un de ses crimes les plus ignobles commis à
l’encontre d’un citoyen de la cité Bouaarfa à
Blida.
Arrêté dans le cadre d’une opération menée
par le CTRI contre un groupe de soutien car suspecté d’appartenance
a une filière locale, le jeune de Blida fut exploité
pendant trois jours avant d’être embarqué les yeux
bandés à bord d’un fourgon du DRS ; sur la route
de la Chiffa, le commandant Djamel fit descendre la victime et lui
tira trois balles dans la nuque le laissant pour mort. Par miracle
des citoyens de passage, avaient découvert la victime gisant
dans une mare de sang mais toujours vivante avant de la secourir et
l’emmener pour soins à l’hôpital Frantz Fanon
de Blida. Quelques jours plus tard, lors d’une visite dans cet
établissement hospitalier, l’officier du CTRI eut la
surprise de retrouver sa victime encore en vie. Furieux, il retournera
le soir même à l’hôpital pour arracher sa
victime de son lit d’hôpital et l’enlever puis l’achever
; cette fois l’exécution sera parfaite et la jeune victime
sera criblé de balles. Cet officier criminel n’a même
pas épargné les enfants et ce fut le cas d’un
enfant de 15 ans, le cousin de Bedraoui Ali. Ce mineur a été
tué dans la salle d’interrogatoire du CTRI/Blida d’une
façon atroce, par le commandant Djamel, qui l’étranglera
de ses propres mains en s’aidant d’un sachet en plastique
pour lui recouvrir la tête.
Fin Mars 94 Djamel avait pris part au massacre de quarante jeunes
lors d’une expédition punitive qui a visé la ville
de Berrouaghia et puis lors d’une autre rafle ponctuée
par une centaine de cadavres de jeunes citoyens retrouvés à
la même période à Blida.
Tout
conflit quel que soit sa nature (mœurs, litiges, vengeance, parfois
rancune voire jalousie,…) entraînant l’élimination
pure et simple d’un rival a été crédité,
souvent de façon systématique, sur le compte des islamistes
ou des terroristes. Bon nombre d’exemples ont été
recensés pour le seul cas du CTRI de Blida. En voici brièvement
quelques uns:
-Bouzouidja Sid Ahmed de Ouled Yaich, arrêté, torturé
et exécuté pour lui dérober son véhicule
une Renault 19. Ce véhicule a été utilisé
par le commandant Mami Ahmed dit Djamel, puis affecté au Bureau
de sécurité de la wilaya de Bouira.
-Sibsa Farouk de douar Benchaabane, commune de Boufarik.
-Harrata Hassène de Bouarfa, torturé a mort.
-Berkani Sid Ahmed résidant à la cité Benachour
à Blida, âgé de 15 ans, arrêté dans
l’établissement scolaire sis cité Bab El Zaouia,
devant ses camarades et en présence du directeur, par une équipe
du SPJ du CTRI conduite par l’adjudant chef Limane Ahmed. Cet
enfant mineur a été accusé d’être
un membre du réseau de soutien au groupe armé de l’émir
Ali Chaitan. Le jeune Sid Ahmed Berkani fut détenu et torturé
pendant trois mois avant d’être liquidé sans jugement.
La liste des crimes (assassinats, viols, tortures, …) de Djebbar
et ses sbires est trop longue pour être citée ici dans
son intégralité. Sous son commandement, même les
patriotes sont devenus des tueurs avérés qui se sont
acharnés sur la population civile. Contrairement à ce
que prétend Farouk Ksentini, l’avocat des généraux
criminels, il ne s’agit nullement de quelques cas isolés
mais bien d’opérations à grande échelle
qui relève d’un plan savamment concocté, de directives
élaborées au sommet, d’ordres exécutés
par les structures officielles du DRS qui agissent au nom de l’Etat.
C’est d’ailleurs dans son centre à Blida que furent
hébergés les Djamel Zitouni, Benamar Aissa, les officiers
exégètes du « GIA » et autres émirs
activant à la solde du DRS. Ces groupuscules criminels qui
n’ont épargnés aucune catégorie sociale
et qui ont bien pris soin d’éviter les mafieux du système,
ne manquaient sur le plan logistique d’aucun moyen humain ou
matériel: disponibilité des tueurs, approvisionnement
en armes et munitions, facilités pour trouver des planques…
Le tortionnaire en chef du CTRI de Blida a été promu
au rang de général, tout comme son acolyte Bachir Tartag
une année plus tôt ! Sans oublier bien sûre que
tous les officiers subordonnés des deux monstres sont devenus
des officiers supérieurs, des officiers qui ont pleinement
profités de la conjoncture sanglante pour construire des fortunes
colossales ! Il est inimaginable aujourd’hui dans ce chaos organisé
et ficelé qu’il soit inquiété par l’éventualité
d’une dégradation et encore moins d’un jugement
pour crime de guerre et massacre de civils. Voilà de quelle
manière la mafia au pouvoir en Algérie récompense
ceux qui s’acharnent contre les Algériens, les dépouillent
de leurs biens, les torturent, violent et massacrent leurs enfants
!
Aujourd’hui, Le général Mhenna Djebbar, en tant
que directeur de la Sécurité de l’Armée,
il aura toute la latitude pour continuer à pourvoir les unités
de l’ANP, à étendre son contrôle sur le
trafic de drogue dans les casernes et à encourager délibérément
la consommation de stupéfiants.
Le général Mhenna Djebbar a donc été récompensé,
comme le fut Tartag Bachir avant lui, pour ses « mérites
», en effet sa participation à la guerre contre les Algériens,
a fait de lui un « héros de la nation ». Ceci est
le message, on ne peut plus clair de la dictature des harkis, transmis
tel un héritage empoisonné par les DAF et perpétué
par les imposteurs à leur tête Larbi Belkheir, Khaled
Nezzar, Mohamed Touati, Mohamed Mediene, Mohamed Lamari, Smain Lamari,…
Les chefs des services de renseignement sont donc bel et bien responsables
et coupables des enlèvements et des massacres des citoyens
et les auteurs d’actes ignobles doivent être jugés,
condamnés et punis! L’engin de la mort qui a été
conçu par Le général Mohamed Mediene alias Toufik
a rempli une mission de terreur tout azimut aux objectifs prédéterminés
pendant des années. En fin de compte, Toufik a réussi
à mettre l’Algérie et ses institutions sous séquestre.
Le MAOL n’a jamais cessé de dénoncer ce despote,
qui n’a même pas l’audace de se montrer en public,
et qui, tel un monstre n’agit que dans l’ombre ou à
la tombée de la nuit !
Nul secret n’est éternel et aucune vérité
ne peut fuir la lumière, et Dieu nous est témoin que
le général Mohamed Mediene alias Toufik n’échappera
jamais à la justice ; ni lui, ni aucun de ses sbires qui ont
les mains tachées du sang des Algériens.
Gloire
à nos martyrs et Tahya El Djazair
Le Dossier Mhenna Djebbar en version pdf
Le 29 juillet 2005.